Voici mon bistrot préféré à La Nouvelle-Orléans, on peut y boire un verre, manger une salade César avec croutons à l’ail et parmesan, un bol de soupe de gumbo tout en finissant d’écrire un courriel sur son portable.

https://www.napoleonhouse.com/

J’y donne rendez-vous aux copains car c’est un lieu où parler est possible sans vacarme, bien qu’il y est une musique de fond, comme par exemple Eroica de Beethoven.

C’est la maison de NAPOLEON, au 500 de la rue de Chartres, juste au coin de la rue Saint-Louis, à deux pas de la Pharmacie de France, en plein coeur du Vieux-Carré de notre ville.

Un peu d’histoire

Cette maison était celle du maire de La Nouvelle-Orléans, Monsieur GIROD, un créole français installé ici et fervent admirateur de Napoléon.

Nous sommes en 1815, donc la Louisiane est désormais américaine et l’Empereur déchu connait l’exil dans l’ile de Saint-Hélène, en plein milieu de l’océan atlantique/partie sud, face à l’Afrique où il vit confiné alors qu’il avait l’espoir de s’enfuir vers les Amériques.

A cette époque, on échafaude secrètement un complot pour qu’il puisse s’échapper et venir vivre ici et spécialement à La Nouvelle-Orléans, ville encore fortement imprégnée à cette époque par la culture française, latine, la pratique du français et catholique.

Mais si Napoléon avait quelques fervents partisans en ville, beaucoup lui tenaient rancœur d’avoir vendu la Louisiane, en bon stratège militaire, à la jeune nation américaine en 1803 en laissant orpheline une population créole, francophile, francophone, catholique aux Américains, protestants et anglophones.Beaucoup s’étaient sentis trahis par l’Empereur.

Le complot optimiste du maire de la Nouvelle Orléans (1812-1815)

Les gens avaient donc ici des sentiments mitigés à son égard et dans les salons, les discussions allaient bon train pour se décider si, tel que le maire Nicholas Girod le souhaitait, on allait accueillir Napoléon ou pas .

Girod eut le mot de la fin : Il mettrait sa maison, cette maison donc, à la disposition de l’Empereur déchu.

Mais un autre argument fit finalement pencher l’opinion et c’était l’objet de conversations animées lors des dîners mondains dans les belles maisons du Vieux-Carré, quand les ancêtres du Sazerac, cocktail de La Nouvelle-Orléans ou de l’Absinthe avaient échauffé les cœurs et les esprits !

Et c’est là ou la vie privée des Grands de ce monde est irrémédiablement indissociable de l’Histoire.

La première épouse de Napoléon, l’Impératrice Joséphine (1763-1814), répudiée telle une Soraya avant l’heure car ne pouvant pas donner d’héritier au trône, mais grand amour de l’Empereur était une Créole de Martinique.

Joséphine de Beauharnais, une histoire entre les Antilles et la Louisiane

Des liens naturels existaient entre les Antilles et la Louisiane: même histoire coloniale, mêmes sangs mêlés, même climat, mêmes traditions architecturales, culinaires et surtout des mémoires, des blessures semblables.

En plus, Joséphine de Beauharnais était ce qu’on appellerait aujourd’hui une icône de la mode: Elle était belle, cultivée, indépendante et protectrice des arts.

Elle était un modèle inavoué pour de nombreuses jeunes femmes louisianaises de la bonne société, qui souffrant des carcans d’un monde d’avant, pour reprendre une expression d’aujourd’hui, d’un mode de vie de plantation soi-disant archaïque, aspiraient secrètement à plus de liberté.

On finit par donner raison au maire Girod, les transactions se mirent en place en secret pour déjouer les plans des Anglais et pour exfiltrer Napoléon.

On fit des travaux, les appartements furent rénovés de fond en comble mais le projet prit brutalement fin en 1821 quand Napoléon succomba à l ‘arsenic.

Il ne connut jamais la Louisiane.

Portez-vous bien.

A la prochaine.

Paul Nevski, Fondateur du monde Créole (WWW.MONDECREOLE.COM)

En attendant Joséphine, Napoléon House

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